Depuis le début, je ne fais que jouer : je grave et je joue autour d’une même matrice, jusqu’à ce qu’elle rende l’âme, au sens propre comme au figuré. Je ne pars jamais d’une idée préconçue sur ce que je vais graver, laissant émerger ce qui émerge, à la manière d’une écriture automatique, de façon irréfléchie, organique et instinctive. Je réalise des séries ou des familles d’images, et je les juxtapose pour en créer d’autres. C’est un travail toujours en chantier, dont les possibles sont infinis.
Fin 2015, j’ai eu la chance d’être sélectionnée pour un projet que j’avais proposé à GlogauAir, à Berlin. Pendant cette résidence de deux mois, j’ai travaillé sur des portraits, ceux des artistes qui résidaient là en même temps que moi, et qui furent du coup, eux aussi, les acteurs de ce travail. Techniquement parlant, j’ai travaillé sur du plexiglas avec une pointe, des résines et du carborundum. J’ai ensuite imprimé deux fois les plaques, chacune des impressions étant unique, vu que j’aime réaliser des gravures monotypées, déclinées en séries. Cela donne ainsi une impression de la même personne, différente à chaque fois.
Aujourd’hui j’ai la chance de pouvoir présenter ce travail ici, à Genève, dans l’espace « Rue des Artistes ».
Je remercie chaleureusement les personnes qui m’ont aidée à concrétiser ce projet, l’Association Carrefour des Arts, Vince Faciani, Valérie Bierens de Hahn et Cornelis de Buck.
Mireille RIPOLL – Mai 2016